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Hyperchères, hypersophistiquées… Ces montres folles qui trouvent encore preneur

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Hyperchères, hypersophistiquées… Ces montres folles qui trouvent encore preneur

 

Après dix-huit à vingt mois de morosité, de collections peu développées et très sages, on assiste de nouveau à l’apparition de créatures horlogères incroyables, parfois impossibles à porter, mais qui apportent un souffle d’air frais. En contraste avec la tendance générale, ces montres jouent sur les superlatifs, sur la transparence et une mise en scène de leur technicité. Après presque une décennie d’assagissement des montres et de fertilité des expressions vintage, il existe encore un goût et une demande pour les ovnis de poignet. Et peu importe si ces machines à rêver présentent des dimensions hors de proportions avec le poignet, fût-il celui d’un géant.

Car pour loger une mécanique extrême, il faut parfois un volume extrême. Hysek assume pleinement cette nécessité. La petite marque rupturiste lance la Colossal. Avec 57 mm de long, 44 de large et 18 de haut, ce modèle n’usurpe pas son nom. Immense, c’est aussi le qualificatif que mérite son mouvement entièrement visible. Sa structure est squelettée, une technique qui consiste à évider les parties pleines des composants de mouvement, renforçant la transparence et l’apparente technicité de la mécanique. La marque revendique Gustave Eiffel comme inspiration. Son boîtier est composé d’un ensemble de verres transparents qui, de toutes parts, dégagent la vue sur les organes internes. A cette échelle, on peut même parler de serre.

 

Astronomia Solar, Jacob & Co.

 

A l’intérieur, un mouvement de 1 080 composants, caractérisés par l’utilisation de rouleaux au lieu d’aiguilles entre autres spécialités horlogères. Chaque pièce requiert deux mois d’assemblage, bien plus pour la finition des composants, pour une montre qui frôle le demi-million d’euros… ce qui n’empêche pas la marque d’en avoir prévendu trois sur le salon, tandis que cinq autres exemplaires sont prévus.

Toujours dans la stratosphère, le joaillier américain Jacob & Co, très actif sur l’horlogerie, décline son Astronomia. Elle défie tous les portefeuilles, et la gravité. Dans sa boîte transparente de 45 mm de diamètre et 21 mm de haut, autant dire un dôme géodésique, elle braque les projecteurs sur son mouvement, entièrement suspendu aux quatre extrémités d’une structure en croix. Le modèle Astronomia Solar représente la rotation de la Terre autour d’elle-même en une minute. Elle orbite autour d’un soleil en citrine en dix minutes et avec elle, tout le mouvement, comme un planétarium miniature.

 

 

Techframe Ferrari Tourbillon Chronograph, Hublot.

 

L’extrême technicité se décline à tous les niveaux de prix. Hublot présente ainsi l’une des montres les moins conventionnelles qui soient. Tout d’abord, la Techframe Ferrari Tourbillon Chronograph a été dessinée par le studio de design interne de Ferrari, ce qui est rarissime dans le monde des montres. Elle possède une construction semblable à une monoplace de formule 1, au choix en titane ou en carbone. Au centre, une cellule qui abrite un mouvement Hublot de haute technicité. De part et d’autre, des structures faites de poutrelles entrecroisées allègent et rigidifient l’ensemble. Au lieu de porter la carrosserie, elles servent d’attache au bracelet en caoutchouc interchangeable.

Dans un registre de prix similaire, Bulgari vient de présenter la version la plus extrême de son modèle best-seller. L’Octo est proposée en version Tourbillon Saphir. Une boîte octogonale, noire et quasi totalement transparente abrite un mouvement squeletté, lui aussi noir. Il est illuminé de l’intérieur par des baguettes en forme de piliers, garnies de Super-LumiNova, la matière phosphorescente de référence de l’horlogerie. Malgré sa couleur vert Hulk, elle est incontournable précisément parce qu’elle n’est pas radioactive.

 

 

BR X2 Tourbillon Micro-Rotor, Bell & Ross.

 

Ainsi, dans le domaine de la montre à complication extrême, le vocabulaire de la science-fiction, de l’exploration spatiale, bref, de tous les horizons oniriques ou lointains, a cours. Chez Bell & Ross, ce sera BR X2. Il s’agit d’un mouvement à tourbillon, un must de l’horlogerie haut de gamme, remonté par un micro-rotor, une spécialité mécanique exigeante, présentée dans une boîte dont la transparence a été intelligemment travaillée. Elle utilise de grandes plaques taillées dans du saphir synthétique transparent, synonyme de technicité. Résultat, la BR X2 a l’air de coûter presque le double des 60 000 euros environ auxquels elle sera proposée. Ainsi, cette horlogerie semble délirante mais elle est pertinente, suffisamment pour attirer des clients sur des terrains de prix plus abordables. Ils ne sont pas démocratiques, mais résolument plus accessibles qu’il y a encore trois ans.

 

 

 

 


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