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Le style horloger, fans des années 1980

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Le style horloger, fans des années 1980

Depuis dix ans, le vintage impose sa loi sur les nouveautés horlogères. Comme toute tendance durable, elle se sous-segmente. Au jeu du retour de balancier des modes, ce sont les années 1980 qui inspirent désormais les créateurs de montres, mais timidement. Cela tient au statut que cette décennie occupe dans la mémoire collective de l’horlogerie, suisse comme française. Elle est marquée par d’innombrables faillites, dues à une révolution technologique que les Suisses avaient eux-mêmes lancée mais n’ont su gérer, celle du mouvement à quartz et de l’affichage digital.

Selon les canons du goût européen, le boîtier en or de couleur chaude et acier a perdu de sa superbe, mais reste prisé dans le monde.

En faisant passer la montre de l’ère du rouage à celle de la pile, la montre est entrée dans le paradigme du circuit imprimé, où les coûts sont divisés par deux tous les six mois tandis que les quantités produites doublent. La décennie 80 a vu les fabricants japonais inonder le marché de montres plus fiables, moins contraignantes et radicalement moins coûteuses que celles produites en Suisse.

Depuis, ces dernières ont repris leur statut de mieux-disant en développant l’argument de la qualité, de la tradition et du luxe. Elles exploitent leurs archives comme une mine de matière première et ont fini par retomber, mécaniquement, dans les années fric, veste à épaulettes, sweat turquoise et pantalon large à trois pinces. Le style horloger des années 1980 est bien moins biscornu, mais marqué et pas toujours heureux. Il a fait régner en maître Cartier, Bulgari mais surtout le jeu de couleurs que l’on appelle le « bi-co », pour bicolore. Selon les canons du goût européen, le boîtier en or de couleur chaude et acier a perdu de sa superbe, mais reste prisé dans le monde, et par les marques qui en ont fait un emblème.

Le retour aux origines

C’est le cas de Rolex, qui traverse les époques et a donc quelque chose à dire dans chaque décennie. Elle vient d’actualiser son modèle fondamental, la Datejust, dans une taille revue à 41 mm. Pour la mettre en avant, la marque à la couronne a choisi un bracelet Jubilé (grands maillons en forme de demi-rouleau à l’extérieur, trois petits au centre) dans un mélange or rose et acier, ceint d’une couronne également en or et cannelée : une image qui semble tout droit extraite d’un catalogue de 1985.

 

Maurice Lacroix Aikon Gents.
Maurice Lacroix Aikon Gents. Maurice Lacroix

Mais les années 1980 ont également vu naître quelques-unes des marques horlogères contemporaines. Elles se retournent donc légitimement vers leurs origines, parfois à la recherche de leur identité, comme Raymond Weil ou Maurice Lacroix. Ce dernier se relance avec Aikon, qui se prononce « aïkone ».

Le bracelet en acier à petits maillons, les cavaliers (ces chapeaux en relief posés sur la lunette), les aiguilles bâton très fines, les chiffres romains étroits et sobres, l’Aikon renvoie aux codes fondamentaux des eighties. Elle devrait trouver une clientèle qui, contre vents et marées, a choisi ce style parmi tous et n’en a jamais dévié. La question est de savoir si ces montres peuvent viser au-delà de la simple nostalgie, séduire des poignets plus jeunes et trouver une vraie place dans les catalogues, à long terme.

 


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